Nous nageons présentement en pleine Semaine de Prévention du Suicide. Le thème de cette année : Le suicide n'est pas une option. C'est une cause que je porte dans mon coeur, du moins depuis que mon copain s'est enlevé la vie, il y a déjà 9 ans. Je vous remets dans le contexte.
Je connais M* depuis le début de mon secondaire. Il était un être incernable, mystérieux, secret, à la limite d'être ténébreux. Il a été mon premier "vrai" chum, c'est-à-dire le premier avec qui j'ai (secrètement?!) fait des projets d'avenir. Comme je l'ai déjà écrit, j'ai quitté mon cocon familial très tôt, à l'âge de 16 ans. Ensuite, j'ai ramé. Ramé pour subvenir à mes besoins en travaillant au Subway du coin. Ramé pour continuer l'école. Ramé pour survivre. Je suis rapidement devenu prête à fonder ma famille. J'avais espoir que c'était possible malgré notre jeune âge, lui non. Il s'était alors creusé un fossé infranchissable entre M* et moi. Fin de notre relation.
Nous sommes par contre restés de bons amis. De si bons amis qu'il a même accepté, près de 2 ans après notre rupture, de venir habiter chez moi et qui sait, raccorder les liens brisés. C'est à ce moment que je suis tombée enceinte pour la première fois. M* allait être papa. Ç'aurait du lui sauver la vie. Mais le destin s'était montré tragique (voir Un Ange sur la lune...). Notre petite fille n'a fait que passer dans nos vies, effleurant nos âmes et brisant nos coeurs. Re-Fin de notre re-relation.
Des épreuves, oui M* en a vécues. À chaque fois, il maudissait le destin. Tout était fatalité pour lui. Ses peines étaient si profondes que ses joies semblaient toujours superficielles. Je l'avais toujours connu comme ça. Alors je ne m'étais pas méfiée de ses paroles funestes. Je n'avais pas remarqué à quel point il était égaré. J'avais réussi à recommencer à vivre, alors que lui ne songeait qu'à disparaître. Le suicide était-elle la seule option qu'il avait à ce moment de sa vie? Peut-être pas...
Si je pense à mes 10 dernières années, la vie m'a apporté davantage de bonheurs que de tristesse. J'ai un bon conjoint, des magnifiques enfants, un nid bien chauffé, tout plein d'amis, une famille présente... Ça aurait pu arriver à lui aussi, il le méritait tellement plus que moi.
Depuis que M* a fait le saut de ce foutu pont, j'ai voulu m'impliquer pour la cause de la prévention du suicide. Pour comprendre, mais aussi pour m'outiller. J'ai suivi plusieurs formations. Je suis maintenant Sentinelle dans un programme de prévention dans ma communauté. Je fais également de l'écoute téléphonique. Et cette semaine, je me promène dans les écoles secondaires afin de sensibiliser nos ados à la prévention du suicide, leur présenter les ressources d'aide et aussi les écouter. C'est avec l'image de M* plantée dans les yeux que je leur dis que le suicide n'est JAMAIS une option.
Il ne faut pas oublier que la réalité du suicide nous concerne tous et que nous avons un rôle à jouer en matière de prévention. La prévention du suicide est une responsabilité collective. Passons le message.
C'est une cause bien noble. Ce qui est encourageant, c'est que le taux de suicide au Qc est en baisse...
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